POURQUOI FAIRE DE L'ART FAIT-IL DU BIEN?
La personne arrive dans le bureau d’art-thérapie, remplie de soucis et de négativité. Elle commence à créer quelque chose. Cela peut-être de la peinture, du dessin, de l’argile, des pastels…
Il y a un silence qui s’allège au fur et à mesure qu’elle s’absorbe dans l’expérience. Elle se trouve dans le « flow » c’est-à-dire qu’elle est totalement immergée dans l’instant présent et concentrée sur sa tâche.
Cela n’arrive pas tout le temps bien sûr… mais son humeur de départ s'est transformée à la fin de la séance.
Que s'est-il passé ?
Encore une fois, j’ai été témoin que créer fait du bien.
On associe souvent l’art aux musées, aux peintres célèbres, aux artistes, à la culture, aux spectacles… Mais l’art dont je parle ici est celui qui favorise le mieux-être et la santé mentale de la personne qui crée.
Voici de quelles manières la créativité produit du mieux-être:
Faire de l’art diminue le stress
Faire de l’art est une méditation en mouvement
Faire de l’art comme un enfant
Faire de l’art stimule la pensée visuelle
Faire de l’art favorise l’estime de soi
Faire de l’art renforce la plasticité cérébrale
L’art soulage les maladies chroniques
FAIRE DE L’ART DIMINUE LE STRESS
Des activités artistiques comme la peinture, l’argile, le dessin ou le bricolage sont des passe-temps relaxants qui peuvent réduire le niveau de stress et ainsi, créer plus de calme et de détente.
Une étude de l’université de Drexel démontre que s’engager dans une activité créatrice peut réduire significativement le taux de cortisol, l’hormone du stress. Après 45 minutes de créativité libre, 75 % des participants ont vu leur niveau de stress diminuer (Kaimal, Ray & Muniz, 2016).
Faire de l'art constitue donc une stratégie ludique de gestion du stress qui peut avoir des conséquences positives sur la santé.
REGARDER DE L’ART DIMINUE LE STRESS
L’expérience de contempler des oeuvres d’art dans une galerie diminue également les niveaux de stress. Une étude de l’Université de Westminster a révélé que le degré de cortisol des participants diminuait après une visite de 35 minutes dans une galerie d’art à l'heure du lunch (Clow & Fredoi, 2006).
Beaucoup de maladies découlent du stress chronique, y compris l’anxiété, les problèmes de sommeil et les troubles de la mémoire. Mais comme le montre cette étude, observer de l’art a un effet apaisant qui peut aider à prévenir ces problèmes à long terme.
Le Musée des Beaux-arts de Montréal a d’ailleurs consacré un de ses pavillons à l’éducation artistique et à l’art-thérapie (Le pavillon Michel de la Chenelière). Les ateliers d'art offerts à la communauté visent à partager ses bienfaits pour la santé et l'épanouissement des personnes. Ils sont accessibles, aux citoyens, aux écoles et aux organismes communautaires.
Ces projets appuient l’idée que l’art peut réellement avoir un impact positif sur la santé et être intégré dans de grandes institutions muséales en harmonie avec les expositions artistiques et la programmation classique.
FAIRE DE L’ART EST UNE MÉDITATION EN MOUVEMENT
Créer est une activité qui permet au mental de faire une pause de ses soucis habituels. Les personnes anxieuses pensent sans arrêt aux sujets qui les inquiètent. Il est difficile de ressasser ses problèmes lorsqu’on est en train de peindre ou de modeler. Être entièrement concentrée sur sa tâche ramène la personne dans l’instant présent.
L’activité créative, vécue dans le corps permet d’apprécier ce qui a lieu maintenant et le mental peut alors se calmer.
Lorsque la personne est totalement immergée dans une activité créative, elle entre en état de « flow » (Csikszentmihalyi, 1992).
Le flow est caractérisé par une concentration et un engagement importants qui induisent un état de satisfaction et chez la personne.
C'est un état intensément créatif qui peut s’apparenter à une méditation en mouvement. Cela diminue temporairement les pensées anxieuses et apporte un mieux-être.
FAIRE DE L’ART COMME UN ENFANT
Il suffit de regarder un enfant explorer les formes et les couleurs avec des crayons. Il le fait naturellement. L'enfant n’essaie pas de faire quelque chose de « beau ». Il s’amuse simplement à tracer des formes et à jouer avec les couleurs. Il commence petit à petit à représenter ce qui l’entoure à sa façon.
Retrouver ce plaisir de créer comme un enfant peut suffire à stimuler l’énergie d’un adulte. Adopter une attitude de débutant et de découverte favorise la créativité (Rubin, 2005).
Les personnes qui répètent qu’elles ne sont pas créatives se comparent généralement à des artistes professionnels. Faire de l’art est vraiment à la portée de tout le monde.
Créer comme un enfant permet de retrouver l’impulsion première et naturelle de créer.
FAIRE DE L’ART STIMULE LA PENSÉE VISUELLE
Exercer une activité en arts plastiques est une façon d’extérioriser ses idées visuellement. Penser en images apporte une autre perspective que le langage abstrait ne peut offrir (Rubin, 2005).
Une seule image vaut mille mots.
Une représentation graphique nous permet de saisir d’un seul coup d’œil ce qui est communiqué. L’être humain porte en lui des sentiments et sensations qu’il ne sait pas mettre en mots.
Un dessin, une peinture ou une sculpture peuvent traduire l’indicible. L’art permet une très vaste expression au-delà des mots. C’est probablement la raison d’être de l’existence de l’art. Depuis les grottes de Lascaux, l'être humain a toujours trouvé le moyen de s'exprimer par les images (Rubin, 2005).
C’est aussi le grand avantage de l’art-thérapie : exprimer quelque chose sans avoir à le dire avec des mots.
FAIRE DE L’ART FAVORISE L’ESTIME DE SOI
Si vous avez des enfants, peut-être affichez-vous leurs dessins sur le frigo ? C’est une manière de les valoriser et de reconnaître leur créativité. Cela renforce leur estime personnelle.
C’est la même chose avec les adultes.
Il y a quelque chose de satisfaisant à créer quelque chose avec ses mains même si ce n’est qu'un modeste dessin.
Peindre ou dessiner quelque chose peut constituer un défi, mais lorsque l’œuvre est terminée, on peut éprouver un sentiment d’accomplissement.
C’est un rappel que nous sommes tous des créateurs et que nous pouvons « faire » quelque chose avec notre vie.
FAIRE DE L’ART RENFORCE LA PLASTICITÉ CÉRÉBRALE
L’action créative a un impact positif sur la santé cérébrale. La capacité du cerveau à développer de nouvelles connexions et à changer tout au long de la vie est appelée neuroplasticité.
Chaque fois qu’une personne s’engage dans une activité nouvelle, son cerveau crée de nouvelles connexions neuronales.
Des recherches cognitives en Allemagne suggèrent que la production d’art visuel améliore l’interaction entre les différentes parties du cerveau.
L’étude menée sur un groupe de retraités (entre 62 et 70 ans), a montré qu’exercer une activité artistique pourrait retarder le déclin lié à l’âge de certaines fonctions cérébrales (Bolwerk, Mack-Andrick, Lang, Dörfler & Maihöfner, 2014).
Pablo Picasso et Louise Bourgeois ont continué à créer au-delà de leurs 90 ans! Leur pratique artistique avait probablement un effet positif sur leurs capacités cérébrales. Faire de l’art est bénéfique pour la santé mentale mais aussi pour la santé physique.
L’ART SOULAGE LES MALADIES CHRONIQUES
Des chercheurs ont analysé les résultats d’une centaine d’études réalisées à propos des effets de l’art sur la santé physique (Stuckey & Nobel, 2010). Ils ont découvert qu’en général, la musique et les arts visuels ont un impact positif sur la santé.
L’art ne guérit pas les maladies. L'art ne se substitut pas à des traitements médicaux. Par contre, l'art permet aux patients d’oublier leur maladie pendant un certain temps. Cela leur permet aussi d'avoir expériences positives, ce qui augmente leur qualité de vie.
Faire de l’art leur permet de cultiver l’identité qu’ils avaient avant d’être malades. Cela est très important car ils peuvent se voir autrement que stigmatisés par la maladie. Ils peuvent exprimer leurs émotions et aussi éprouver un sentiment d’accomplissement même si la maladie est toujours là.
Le Dr Graham-Pole est un oncologue spécialiste des maladies chroniques. Il croit que « l’art est un déterminant social de notre santé. Il ne guérit pas une maladie particulière, mais il a un impact positif sur ce qui nous fait souffrir » (Graham-Pole, 2000).
QUAND CONSIDÉRER L’ART-THÉRAPIE?
Tout le monde peut bénéficier de la création artistique, mais il est parfois préférable de demander l’aide d’un professionnel quand les choses deviennent complexes ou difficiles.
L’art-thérapie en session individuelle ou en groupe peut être utilisée pour améliorer le bien-être physique, mental et émotionnel des personnes dans un cadre professionnel.
Une session d'art-thérapie est toujours conduite par un art-thérapeute certifié(e), doté(e) d'une maîtrise universitaire. Cette particularité différencie l’art-thérapie des loisirs créatifs et des cours d’art.
L’art-thérapie est adaptée pour un public de tout âge et il n’est pas nécessaire d’avoir des habiletés en art pour y avoir accès.
L’activité créative permet une vaste expression pour ceux qui n’ont pas les mots pour dire ce qui ne va pas. L'art-thérapie amène cette expression en profondeur dans un cadre sécurisant et confidentiel.
Pour avoir plus d'information sur les services en art-thérapie que j'offre, vous pouvez visiter mon site web ici.
L’ART FAIT DU BIEN PARCE QUE
Créer est un langage qui donne une voix à nos émotions.
Créer est une pulsion humaine naturelle.
Créer établit un espace dans notre vie pour explorer notre intériorité.
Créer est ludique.
Créer sans attente du résultat nous apprend à lâcher prise.
Créer permet d’expérimenter quelque chose de nouveau.
Créer stimule l’imagination.
Créer façonne un espace personnel intérieur précieux dans ce monde surchargé d’images et de technologie.
Voilà ce qui termine cet article. Merci d’avoir pris le temps de le lire. N’hésitez pas à laisser des commentaires, ainsi que des suggestions de sujets sur lesquels vous aimeriez lire.
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J'y publie régulièrement des citations inspirantes et astuces pour stimuler votre créativité au quotidien.
Références
Bolwerk, A., Mack-Andrick, J., Lang, F. R., Dörfler, A., & Maihöfner, C. (2014). How art changes your brain: Differential effects of visual art production and cognitive art evaluation on functional brain connectivity. PloS one, 9(7), e101035.
Clow, A., & Fredhoi, C. (2006). Normalisation of salivary cortisol levels and self-report stress by a brief lunchtime visit to an art gallery by London City workers. Journal of holistic healthcare, 3(2), 29-32.
Csikszentmihalyi, M., & Csikszentmihalyi, I. S. (Eds.). (1992). Optimal experience: Psychological studies of flow in consciousness. Cambridge university press.
Kaimal, G., Ray, K., & Muniz, J. (2016). Reduction of cortisol levels and participants' responses following art making. Art Therapy, 33(2), 74-80.
Rubin, J. A. (2005). Artful therapy. John Wiley & Sons.
Stuckey, H. L., & Nobel, J. (2010). The connection between art, healing, and public health: A review of current literature. American journal of public health, 100(2), 254-2
